jeudi 29 mai 2014

Amsterdam Madame

La semaine dernière, mes petites copines et moi-même nous sommes rendues à Amsterdam. Arrivées à la gare on se disait déjà à nous l'alcool, les putes et la drogue. On était un peu comme des Christophe Colomb avec des nichons arrivant en terre inconnue, terre de toutes les libertés et des plaisirs. Comme j'étais chargée de trouver l'appartement, j'ai choisi celui avec le plus grand nombre d'étoiles (et par conséquent le plus cher mais comme on est toutes riches sauf moi ça n'a posé de problème à personne). On s'est retrouvées dans un palace avec 45 mètres de hauteur sous plafond, des ventanas qui s'ouvrent avec une télécommande (elle était configurée en espagnol), une toilette avec deux portes pour que ceux qui sont au salon n'entendent pas ceux qui font caca et un tapis moelleux en peau de mouton frisé gris. Tout ceci agréablement situé dans le quartier des putes. En deux mots, le paradis.


En petites biches innocentes que nous sommes, nous ne nous doutions pas une seule seconde que notre forteresse enchantée était dans ce quartier. C'est le premier soir vers minuit, après avoir bu des bières comme des mecs et mangé des tartines de houmous comme des filles, qu'on s'est aventurées à l'extérieur et que nous avons remarqué qu'on était chez les péripatéticiennes. Parce que la journée, c'est un quartier tout ce qu'il y a de plus innocent. Avec des bars, un canal, des vélos-tueurs et des tulipes. Ce n'est que lorsque la nuit arrive que cela se transforme en centre commercial où les seules marchandises à acheter sont des femmes, toutes plus belles les unes que les autres, soigneusement rangées dans des vitrines éclairées par des néons rouges. La clientèle étant composées de mecs venus enterrer leur vie de garçons, d'hommes de tout genre venant se rincer l'oeil, s’enivrer pour trouver le courage d'aller consommer un peu de sexe payant, ainsi que de simples gros porcs. J'ai détesté la gente masculine durant tout mon séjour à Amsterdam. Je me suis sincèrement demandée « mais qu'est-ce qu'on a fait pour en arriver là ». Mis à part le fait que je ne sois pas spécialement contre la prostitution, j'ai quand même cherché ce qui avait foiré chez les humains pour qu'on en soit arrivé au point de mettre des femmes en vitrine pour les acheter.

Après le premier soir où nous étions passablement choquées de voir ce spectacle, on s'habitue mêmes aux pires choses avec le temps, nous avons décidé d'essayer d'en rigoler. C'est ainsi que le dernier soir, après nous être renseignées sur le temps moyen d'une passe, nous nous sommes mises devant des vitrines et avons chronométré le temps que faisaient les mecs à l'intérieur pour vérifier nos informations et nous avons observé leurs têtes quand ils en sortaient. Sociologiquement c'est assez intéressant. La majorité sortent en héros, comme s'ils avaient gagné la Coupe du Monde, sauf qu'ils ont encore le bout du gland dehors du froc et que ça fait chiffon quand même. Ils rejoignent leurs copains qui les ont attendu durant environ dix minutes (eh oui kikoo les éjaculateurs précoces) à l'extérieur et ils rigolent tous, genre « bien joué mec t'as réussi » en se tapant dans le dos. C'est beau toute cette camaraderie ça m'a presque mis la larme à l'oeil. Ce petit jeu nous a amusé un moment puis nous sommes reparties vaquer à nos occupations. Occupation beaucoup plus noble qui était de voir un peep show.


A côté de ces visites culturelles d'un soir, nous avons entrepris la visite d'endroits beaucoup plus traditionnels tels que le musée d'Anne Frank, celui de la presse et un de tableaux datés d'avant 1900. Nous avons siroté des jus au bord des nombreux canaux sous le soleil, nous avons mangé des space cake (enfin une moitié par personne pour être honnête) en pleine journée et nous sommes retrouvées au lit à 21h parce qu'ils étaient trop forts (et par « nous » j'entends deux d'entre nous dont moi, les deux autres superwomen indestructibles ont encore réussi à sortir boire un verre et faire le musée de la prostitution où elles ont pu se mettre dans une vitrine pour voir l'effet que ça fait), nous avons acheté de la marijuana dans un coffee shop où nous avons découvert qu'il y a un menu et tu achètes celle qui te tente le plus (pour rigoler, pour s'endormir, pour se réveiller, pour être intelligent, pour être beau ou au moins croire que tu l'es, etc), nous avons dansé dans un bar où nous ne pouvions fumer que des joints et pas de cigarettes, nous sommes passées devant un magasin de préservatifs qui s'appelle La Condomerie où on peut acheter des centaines de modèles différents, nous avons sauvé un homme d'une overdose en le mettant en position de secours, appelé les urgences puis finalement il s'est relevé mais le lendemain à midi on l'a retrouvé dormant sur un banc comme mort (on ne sait donc pas s'il est vivant ou pas à ce jour), nous avons crié « salut les puceaux » à maintes reprises devant des troupeaux de mecs qui regardaient les filles dans les vitrines, on a demandé en italanglollandais (parce qu'on ne savait plus très bien quelle langue parler) des limoncellos gratuits dans un resto italien parce que merde en Italie on nous les offre à la fin du repas (et on les a eu).

Doux Jésus ce fut un sacré week-end.

Aucun commentaire: